Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monseigneur, encores que par la lettre quil vous a pleu nous escripre du troysiesme
2de ce moys, vous vous avez faict entendre que ne pouvez nous gratiffier et secourir
3ceste ville dune traicte de mil ou douze cens asnées bled du pays de votre
4gouvernement, toutesfoys lasseurance que nous avons de laisance et habondance
5de grains qui est en certaines contrées et endroictz du pays de Daulphiné et
6le grand besoing que nous en avons pour la nourriture de noz pouvres,
7nous contraint à vous estre de rechef importuns et vous supplier
8très humblement quil vous plaise eslagissant votre accoustumée
9liberalité, nous octroyer ladicte permission et traicte de bled, faisant cesser
10une infinité de prinses de tous vivres, jusques aux œufs et beurres
11que aulcuns qui se disent avoir charge de ce faire viennent arrester
12jusques près des faulxbourgs de ceste ville, tellement quil semble que
13nous soyons à deux princes ennemys. Enquoy se commectent une infinité
14dabuz, lesquelz votre seigneurie n’eust tant et si long temps endurez
15si elle en eust plustost esté advertie, ce que nous navons presentement
16voullu faillir de faire, vous suppliant, monseigneur, y pourveoir
17ainsi que vous scavez le service du roy et soullaigement de ses
18subiectz le requerir et ne nous desnyer au surplus notre juste et
19très humble requeste pour raison de ladicte traicte de bled, en ce faisant
20votre seigneurie adjoustera infiniment aux aultres obligations que nous
21avons envers elle, à laquelle nous ferons toutes noz vyes
22très humble et affectionné service daussi bon cueur que nous
23prions Dieu,
24monseigneur, quil vous tienne en sa saincte et digne garde. De
25Lyon, ce XII Janvier 1573.
26Vos très humbles et obeissans serviteurs
27les Consuls eschevins de Lyon
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